Le rappeur B-Real
De Cypress Hill, le grand public connaît le rappeur B-Real/, bouc et bob vissé sur la tête. Né en 1970, le fils d'une réfugiée cubaine et d'un mexicain, tous deux en délicatesse avec la loi, prolonge l’héritage familial en entrant dans le gang des Bloods à Los Angeles. Il y côtoie au milieu des années 1980 Sen Dog (Sen Reyes, 20/11/1965), un afro-cubain de cinq ans son aîné. Le frère de ce dernier, Melow Man Ace, donnera le goût du rap à B-Real qui aime déjà écrire. A la même époque, DJ Muggs s’achète des platines et apprend à mixer. En 1986, il fait la rencontre de B-Real et de Sen Dog, trio qui devient Cypress Hill, un groupe qui se produit surtout dans les house parties. Muggs fait tout d’abord ses armes avec le groupe 7A3 qui sort un album et offre au DJ sa première tournée en 1989. Cette année là, il gagne également le championnat DMC de la côte ouest.
How I Could Just Kill A Man
Cypress Hill lancé par Sony/Ruffhouse
Après quelques hésitations de B-Real qui façonne alors son style nasillard si particulier, Cypress Hill est lancé par la signature en 1990 chez Sony/Ruffhouse et prépare son premier LP en s’appuyant sur l’expérience et les contacts de Muggs. L’album éponyme, enregistré principalement en Californie et mixé à Philadelphie par Joe The Butcher, voit le jour l’année suivante et s’écoule à deux millions d’exemplaires aux Etats-Unis grâce notamment à un single empreint de l’expérience de gangster de son duo de MCs : « How I Could Just Kill A Man ». L’identité du groupe est déjà forte : des instrumentaux funky avec des boucles entêtantes et des sons parfois stridents, une touche latino, le flow décalé de B-Real et la voix discrète de Sen Dog.
Cette sortie leur permet de tourner avec des têtes d’affiches rap de l’époque comme Naughty By Nature, 3rd Bass ou Ice Cube, ce qui fait augmenter encore leur notoriété. DJ Muggs peaufine son style en produisant des titres pour les Beastie Boys et l’album de House Of Pain qui contient le tube « Jump Around ».
Skull & Bones
Un mélange de rock et de rap
Le groupe, tout en gardant son style, sort ensuite plusieurs albums dans lesquels il explore diverses directions et notamment le mélange de rock et de rap, concept qui devient ensuite à la mode, notamment avec le groupe Limp Bizkit. Mais Cypress Hill frappe fort en 2000 avec Skull & Bones qui contient un disque dédié à chaque style. Point fort, le double single « ( Rap ) Superstar » / « ( Rock ) Superstar » destiné à des publics différents qui se retrouvent autour du même album. Les invités sont prestigieux pour les deux faces : Everlast, Eminem, NORE d’une part et des membres de Fear Factory, de Rage Against The Machine et des Deftones de l’autre. La même année sort un album en concert, Live at the Fillmore.
Rise Up
Le groupe, qui se produit toujours régulièrement en concert, revient en force au printemps 2010 avec l’album Rise Up. De retour après six années de silence, Cypress Hill compte sur l’événement pour relancer sa carrière. Le disque co-produit par B-Real, Pete Rock, DJ Muggs et Jake One est supervisé par Snoop Dogg. Il comprend des collaborations deTom Morello, Evidence et The Alchemist, Everlast, Mike Shinado, Pitbull et Marc Anthony. Le premier single « It Ain’t Nothin » arrive en avant-première sur internet. Il faut ensuite attendre huit ans avant de voir pointer une nouvelle production du quatuor, en l’occurrence l'album Elephants on Acid (2018), riche de vingt-et-un titres, produit par DJ Muggs et comprenant les extraits « Band of Gypsies » et « Crazy ».