Animal Tropical
Le beau dans le laid
Charles Bukowski ou Henry Miller pour leur style très décadent et leur vision pessimiste du pathos humain.En 2002, l’auteur cubain reçoit le prix Alfonso Garcia-Ramos pour son œuvre Animal Tropical. Cependant, c’est son précédent ouvrage qui le fera connaitre sur la scène internationale: Trilogie sale de la Havane.
Autoportrait aggravé
Gutierrez nous apprend à revoir notre définition du beau. A travers de longues descriptions d'excréments, de crasse, d'odeurs nauséabondes que les femmes de La Havane dégagent, du pus qui jaillit de son pénis pour couvrir les seins flasques des prostituées, Gutierrez nous entraine dans un monde si loin de la civilisation. Bourru, lunatique, hostile. Des romans effrayants qui traversent les profondeurs abyssales de la vulgarité Havanaise. Tout est mis en œuvre pour nous dégouter ou nous exciter.
Sorte d’autoportrait aggravé, on s’attache dans le premier livre au journaliste civil et propre, et au fur et à mesure que l’on contemple la noyade du personnage, on ne lit plus les propos intelligents que pour s’adonner à du voyeurisme.
La Havane délabrée, appauvrie, moche
Le propos de l’œuvre de Pedro Juan Gutierrez. Trilogie sale de La Havane, on observe le journaliste qui n’a pas perdu la veine de rapporter ce qu’il en est : La Havane délabrée, appauvrie, moche. Les thèmes varient de la pulsion sexuelle à la pourriture du corps humain. Une relation a l’art pas très occidental mais qui ne va pas sans rappeler que l’œuvre est d’abord celle qui fascine. En cela on retrouve l’artiste. Tout cela sur fond d’alcoolisme et de débauche sexuelle. On salue le citoyen cubain, sa vie, son ennui, son profond mal-être.
Critique sociale du régime castriste
Si toute ses œuvres sont teintées de critique sociale du régime castriste, on ne peut s’empêcher d’admirer un monde improbable a nos yeux, ou blanc et noir des ghettos cubains ne sont pas mêlés a des soucis de discrimination tant déjà la pénurie est grande. Gutierrez nous dit : quand il n’y a rien il n’y pas de raisons de détester puisque chacun est déjà un ennemi.
Le roi de La Havane
Réalisme sale
Dans la vieille ville de La Havane, splendeur déchue au passé décadent, Rey est un roi sans royaume, proclamé monarque dès son plus jeune âge. Soupçonné de meurtre, l'adolescent fait ses premières armes et apprend la vie. Après une évasion de prison, il devra affronter la rigueur implacable de la rue, où l'attend une vie d'errance. Dès lors, plus rien ne lui importe, sinon la survie, la liberté et le sexe, seul plaisir qui puisse distraire sa misère sans retour. Chantre du «réalisme sale», Pedro Juan Gutiérrez pose un regard à la fois tendre et cynique sur Cuba et le destin protéiforme de ses habitants, faune terrible et apocalyptique.
«Un tableau minutieux, précis, de l'enfer, sans compassion, à travers la peau et l'âme primitive, brute, instantanée de ceux qui y passent leur vie.»