Buena Vista Social Club
Ibrahim Ferrer se souvenait des divers métiers qu’il a exercés : maçon, docker, menuisier... Le doux Ibrahim Ferrer – qui a longtemps accompagné des pointures comme Chepin, Pacho Alonso et, surtout, l’immense vocaliste Benny Moré ne s’est jamais senti l’âme d’un leader.
" Je n’aime ni donner des ordres ni gronder les gens ou les critiquer, je déteste dire non à ceux que j’aime " se justifiait-il. Pourtant il venait d’enregistrer un premier album sous son nom ( qui va en gros des boléros des années 40 aux trémolos kitsch des sixties ) grâce à Nick Gold, Juan de Marcos Gonzales et Ry Cooder. Un trio à qui l’on doit non seulement l’album à succès du Buena Vista Social Club, mais également ceux des Afro-Cuban All Stars et de Ruben Gonzalez.
l’Oriente
Les trovadores
A l’est de Cuba dans la région que les cubains appellent l’Oriente, vivent les trovadores,ceux qui chantent la trova
Cette vieille sérénade du temps jadis. Les trovadores ont appris leur art en famille et gagnent leur vie en faisant un autre métier : couturière ou repasseuse pour les femmes, rouleur de tabac ou barbier pour les hommes.
Les soeurs Faez
Floricelda la plus grande, la plus majestueuse, fait la première voix. Candida, plus timide mais tout aussi malicieuse, se charge de la seconde.
Leur chant nasal, véhément, passionné, s’est forgé au rhum qu’elles boivent sec, à petites gorgées, après chaque chanson.
Depuis que leur frère est mort, c’est leur neveu qui les accompagne à la guitare, tandis qu’elles battent la mesure en entrechoquant les deux bâtonnets qui composent la clave (instrument à percussions).
La Trova De Las Faez
Casa de la Trova
Daniel Castillo, plus de 90 ans, lui-même compositeur et interprète de trova, se souvient de l’âge d’or " Les trovadores " allaient de maison en maison, ils chantaient les tourments, la patrie, la mère... Zaïda Reyte, qui, comme les soeurs Faez et quelque autres romantiques trovadores, participe au disque Casa de la Trova. Elle a vécu l’époque où les Blancs et les Noirs, les métis avaient chacun leur club pour danser, c’était avant la révolution et la création des casa de la trova.
Sancti Spiritu, le trio Miraflores
La trova familiale. A Sancti Spiritu, le trio Miraflores, dirigé par le guitariste Roberto Napoles «Mantecao», 70 ans. «Quand j'étais jeune, raconte-t-il, nous étions 25 trovadores dans cette petite ville. Chacun cherchait quelques pesos en faisant la manche, et on n'y arrivait pas tous les jours" Quand la révolution est arrivée, des commissions ont évalué les musiciens, et les plus capables sont devenus salariés, ce qui nous a donné une sécurité matérielle.» Sancti Spiritu est la terre des trios, mais beaucoup ont adopté la formation à la mexicaine: trois guitares, trois voix. «Nous, précise Mantecao, nous restons fidèles à la formule de la trova: deux voix, deux guitares et une petite percussion.»